Info publiée le 29 août 2012 sur le site Sans papiers ni frontières:
Australie : grève de la faim au centre de rétention de Christmas Island – 27 août 2012
Des centaines d’immigrés enfermés au centre de rétention sur l’île de Christmas Island en Australie sont en grève de la faim contre la (ré)ouverture, décidée par le gouvernement australien, de centres de rétention dans des îles du Pacifique.
L’une des personnes en grève de la faim a déclaré : «Nous ne voulons pas aller à Nauru comme ceux qui sont arrivés avant nous et dont les dossiers ont mis des années à être traités. Et qui sont restés là-bas de 6 à 8 ans avant de devenir fous. Ils sont devenus mentalement malades et nous ne voulons pas de ça.»
Le gouvernement (centre-gauche) et le sénat australiens ont voté mi-août un texte autorisant l’enfermement des migrants arrivant par bateau dans des centres de rétention en Papouasie-Nouvelle Guinée (Manus) et sur l’île de Nauru. Ces centres existaient déjà pour la plupart et avaient été fermés pour des raisons humanitaires. Ce texte prévoit également une durée de rétention illimitée (les écologistes de gauche avaient déposé un amendement pour limiter la durée d’enfermement à 1 ans…). En contre partie, le texte prévoit de donner 20 000 demandes d’asile par an.
Ce texte est le résultat du “travail” d’un “groupe d’expert” composé de chefs militaires et d’universitaires qui recommande au gouvernement un retour à la “Pacific solution” mise en place par le précédent gouvernement (de 2001 à 2008) qui consiste à enfermer les migrants dans des centres de rétention extra-territoriaux, moyennant une contre partie financière pour les États insulaires de Nauru et Manus.
«Ne rien faire serait inacceptable, nous avons donc proposé une nouvelle approche, intégrée et équitable. Nous pensons que nos recommandations sont conformes aux normes de raison, d’équité, et d’humanité» a déclaré un des membres de ce groupe.
En avril 2011 déjà, contre l’augmentation de la durée d’enfermement et la multiplication des cas de troubles psychologiques et d’automutilations, plusieurs personnes enfermées dans les centres de Christmas Island et Villawood (banlieue de Sydney) étaient montées sur les toits pendant plusieurs jours. Le 21 avril, après une nuit d’émeute, une grande partie du centre de Villawood avait été incendié.