Bon, j’ai eu l’occasion de faire connaissance avec le mouvement australien des « Indignés », appelé ici de manière plus convaincante « Occupy », comme Occupy Wall Street (de New York) et compagnie. D’ailleurs, un paquet d’entre eux ne savent même pas que ça a commencé en Espagne en mai 2011, mouvement lui-même inspiré par l’occupation de la place Tahrir au Caire pendant le soulèvement égyptien de début 2011.
Enfin bref, le mouvement Occupy en Australie n’est pas follement passionnant, mais il est déjà plus attirant que ce qu’a pu être le mouvement des Indignés en France… Cela dit, ce sentiment est peut-être aussi dû à l’absence globale de subversion et au faible niveau d’intensité de la guerre sociale en Australie.
A Brisbane, en novembre-décembre, le campement a dû déménager quelques fois, entre autres à cause de problèmes internes.
J’ai assisté/participé à un rassemblement appelé par Occupy Brisbane contre la présence de troupes US sur le territoire australien (et ailleurs), ça s’est passé le 16 décembre 2011 en plein centre-ville, mais c’est surtout passé inaperçu. Il n’y avait presque personne (une quinzaine de personnes maxi) au milieu d’une foule dense de consommateurs en plein marché de Noël, et bon, le seul moment un peu fort du rassemblement ça a été quand un mec s’est arrêté pour dire que lui il trouvait cool que des militaires américains soient là pour protéger l’Australie et blablabla et blablabli… Pfff.
Occupy Brisbane .net et .org, et sur Facebook.
A Sydney, j’y suis passé en décembre-janvier, le mouvement a été expulsé plusieurs fois et a réoccupé vaillamment à plusieurs reprises, restant chaque nuit sur Martin Place, en plein centre-ville, malgré le harcèlement policier. Donc au moins ils avaient du courage. Après, question contenu politique, c’était franchement léger, mais au moins, plutôt ouvert à la participation de nouvelles personnes, malgré un fonctionnement assez bizarrement « bureaucratique ». J’ai quand même pu y rencontrer quelques chouettes personnes, et même y jouer aux échecs. Youpi.
Ha, et chaque samedi après-midi, depuis la mi-octobre, une « free school » était organisée, avec des conférences-discussions et autres ateliers. C’était le truc qui ramenait le plus de monde, hormis les quelques actions/manifs qui ont été impulsées depuis Martin Place.
Parmi les sujets des conférences-discussions organisées: une histoire radicale de Sydney, les énergies renouvelables, le mouvement Occupy et la question des frontières, le mouvement squat en Europe, les luttes de classe en Chine, les changements actuels du Welfare en Australie, le féminisme au sein d’Occupy-Sydney, etc.
Un bâtiment vide depuis 2008 a aussi été squatté sur Clarenced street, en novembre 2011, par des participant-e-s d’Occupy Sydney, mais celui-ci n’a pas tenu bien longtemps, rapidement expulsé par les flics.
Cela a tout de même marqué une certaine diversité des tactiques/pratiques dans les moyens de lutte au sein du mouvement local.
Occupy Sydney, le blog, et aussi sur Youtube, sur Facebook et sur Twitter.
A Melbourne, on s’aperçoit assez rapidement que le mouvement est « tenu » par les trotskistes locaux, ce qui est rarement une bonne chose… Très marqué par le légalisme et l’idéologie non-violente (plus encore qu’à Brisbane et Sydney), en février-mars, le mouvement n’occupait plus de place quotidiennement, mais se réunissait uniquement les vendredis sur City-Square (en plein centre-ville) pour y organiser des conférences-discussions et autres projections de films.
A part ça, rien à signaler.
Occupy Melbourne, le blog, sur [Twitter et sur Facebook.
Point commun entre ces mouvements Occupy, tous prétendent représenter les fameux 99% de la population qui peut « changer le monde » mais tous sont numériquement extrêmement minoritaires (ce qui ne devrait pas poser de problème à partir du moment où on ne se prend pas pour plus nombreux que ce qu’on est et qu’on ne représente que soi-même).