Je devrais donner quelques infos sur les transports en commun australiens prochainement. En attendant, voici quelques considérations critiques en provenance de Melbourne…

J’ai trouvé le communiqué suivant trouvé sur le site francophone des « brèves du désordre » (traduction/adaptation de l’anglais). Le communiqué original a été publié sur le site de 325 le 22 décembre 2011.

Attaque sur les infrastructures des transports publics de Melbourne

14 décembre

Mercredi soir, la plupart des machines de vente et d’oblitération des tickets de la ligne Sydenham ont été sabotées.

Nous nous entassons comme des sardines dans ces tubes de métal. (…) On ne peut pas ne pas penser au bétail amassé qui est transporté vers l’abattoir. Parce que le travail et la consommation sont l’abattoir de nos esprits, de la libre volonté.

Le système de transport public est un rouage essentiel de la démocratie capitaliste. Il est déployée afin de transporter de manière efficace les habitants des métropoles vers leur domicile, leur travail et les commerces. Rendant possible notre exploitation par les managers et les patrons. Limitant nos actions au travail et à la consommation.

Nous sommes soumis à une surveillance constante dans les stations, les trams, les bus et les wagons. Le personnel de sécurité observe en silence des écrans reliés à des milliers de caméras. Ils regardent avec un air de vigile les comportements « suspects ». Les contrôleurs nous terrorisent pour payer chaque jour, ils ne sont rien d’autre que des renforts armés du capitalisme qui utilisent violence et amendes pour garantir les profits des compagnies qui font des millions de dollars par jour sur notre nécessité d’aller et revenir du travail.

Nous refusons de donner un centime de plus pour que les riches deviennent plus riches encore. Ce sont des parasites qui sucent notre sang. Allez vous faire foutre ! Nous ne paierons pas pour que le riche ait un voyage gratuit dans le luxe. Nous passons toute notre journée dans un travail que nous haïssons, créant du profit pour des patrons qui nous humilient. Et avec les miettes gagnées, nous retournons chez nous et achetons l’illusion de bonheur et de liberté que nous trouvons dans les appareils domestiques, vêtements, autos et autres produits dernier cri qui ne nous procurent en fin de compte ni bonheur ni liberté. Nos domiciles sont devenus des endroits où nous transitons entre deux jours de travail, attendant que le réveil interrompe notre rêve pour nous intimer de retourner au chagrin.

A présent, les gardes qui assument leur rôle de renforts armés des profits du capitalisme nous menacent avec violence et amendes si nous refusons cette exploitation.
Nous ne demandons pas un transport public moins cher, plus efficace et plus ponctuel. C’est toute cette façon de vivre que nous attaquons. Même un service gratuit ne nous satisferait pas. Nous voyageons déjà gratuitement tous les jours, et nous refusons de payer ou de nous soumettre au terrorisme des contrôleurs.
Il ne suffit pas de gruger le tarif ou de donner notre billet au passager qui monte, cette rébellion invisible contre une situation que nous haïssons tous. C’est l’entièreté de ce système qui doit être attaquée et sabotée.

Refusons de payer les tickets,
contre la dévaluation de nos vies,
contre le terrorisme des flics de Metlink [réseau des transports en commun de Melbourne],
solidarité avec tous les fraudeurs !

Artful fare dodgers

Post scriptum: Triste ironie, cinq jours après cette action collective de sabotage, un jeune homme qui fraudait dans le train a tenté d’échapper aux contrôleurs à la station North Melbourne. Il a essayé de s’enfuir en montant dans un train déjà en route mais n’a pas réussi… En tombant du train, il a été gravement blessé et aurait en partie perdu l’usage d’une main. Un communiqué de solidarité avec ce fraudeur (et tous les autres) a été publié, en anglais, sur le site de 325.

Post scriptum bis: il existe une rubrique « Australie » sur le site des « Brèves du désordre ». Elle est là.