Perth: Une Australienne parle avec l’accent français après un accident

L’info est passée il y a presque un an, mais elle m’avait échappé. Comme c’est quand même assez drôle (mais si ça semble ennuyer Leanne, ce que l’on peut comprendre malgré tout), voilà. Ça a été publié le 18 juin 2013 sur lepetitjournal.com, qui se présente comme « le média des Français et francophones à l’étranger ». J’ai ajouté une vidéo après l’article, pour qu’on se rende compte de son léger accent « français »:

Depuis huit ans, suite à un accident de voiture, Leanne Rowe, australienne, parle avec un accent français. Appelé « syndrome de l’accent étranger » par les médecins, ce phénomène rare a profondément changé sa vie quotidienne, a-t-elle confié à ABC.

Née en Tasmanie où elle a toujours vécu, Leanne Rowe a été victime d’un accident de voiture il y a huit ans, elle a été grièvement blessée notamment au dos et a eu la mâchoire brisée. À la fin de sa convalescence, elle parlait avec un accent français prononcé. Lors de son interview accordée à ABC, elle déclare : « ça me met en colère car je suis australienne. Je ne suis pas française ! bien que je n’ai rien contre les Français » et elle explique que ce changement d’accent l’a déprimée et isolée. C’est même sa fille qui en public s’exprime à sa place.

Le Dr Robert Newton, son médecin de famille, reconnaît qu’elle avait un accent tout à fait normal avant l’accident. « Elle a étudié le français à l’école mais elle n’est jamais allée en France et n’a pas d’amis français ».

Leanne Rowe souffre de ce qui est appelé « syndrome de l’accent étranger », défini dans les années 40 mais dont le premier cas remonterait au début du XXe siècle et qui survient très rarement : une soixantaine de cas ces soixante-dix dernières années. Il est certainement provoqué par une lésion dans la partie du cerveau dédiée au langage.

Karen Croot de l’Université de Sydney est l’une des rares à avoir étudié le syndrome de l’accent étranger. Elle explique dans cette interview que ce n’est pas réellement un accent français, ça sonne comme ça pour l’auditeur. « C’est juste un accident du hasard qui arrive à ces personnes et c’est un hasard que ce qui arrive à leur discours arrive à se chevaucher avec les caractéristiques d’un accent connu », dit-elle.

Parmi les cas recensés, il y a notamment, celui d’une femme en Angleterre qui aurait commencé à parler avec un accent chinois après avoir souffert de migraine en 2010, la même année, une Néo-Zélandaise souffrant de sclérose en plaques s’est mise à parler avec différents accents : du nord de Londres, gallois et écossais. Il y a aussi le cas d’une Anglaise qui après un accident vasculaire s’est mise à parler avec l’accent français, et enfin un des plus connus et plus anciens, celui d’une Norvégienne qui parlait avec un fort accent allemand après avoir été touchée par des éclats d’obus en 1941.

Pour écouter l’interview, cliquez ici.

Julia Genty-Drouin (www.lepetitjournal.com/Perth), mardi 18 juin 2013

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