La surmortalité des Aborigènes reste très élévée

Cet article de l’Agence France Presse est éloquent quant à la question des inégalités sociales entre Aborigènes et Australien-ne-s (les Aborigènes sont également de nationalité australienne, mais il-le-s étaient là bien avant…). Ce qui y est décrit est plus que flippant, et le pire, c’est que l’article reste en deçà de la réalité !

L’AFP prétend que « d’importants progrès ont été réalisés au cours des dernières décennies en matière d’hygiène et d’accès aux soins médicaux », mais depuis plusieurs années, le gouvernement « de gauche » aggrave les conditions de vie déjà difficiles des plus pauvres des Australien-ne-s, en s’attaquant particulièrement aux Aborigènes. Dans l’Etat du Northern Territory (Etat où les Aborigènes sont proportionnellement les plus présent-e-s), une politique anti-pauvres est expérimentée, dans l’objectif avoué de la généraliser prochainement au reste du pays. En attendant, de nombreux Aborigènes subissent cette politique anti-sociale (contrôle social accru envers les communautés aborigènes, impossibilité de dépenser « librement » une partie de l’argent touché en tant que chômeur-euse, etc.). Enfin pas vraiment ce qu’on pourrait appeler « d’importants progrès » pour les Aborigènes…

– Australie: la surmortalité des aborigènes régresse, mais pas assez
AFP – 15 février 2012

La surmortalité des aborigènes adultes et la mortalité infantile au sein de cette minorité très défavorisée d’Australie régressent, mais beaucoup reste à faire pour réduire l’écart avec le reste de la population, a déclaré mercredi le Premier ministre australien.

Le demi-million d’aborigènes australiens affiche des taux de mortalité deux fois plus élevés avant l’âge de cinq ans tandis que les adultes de sexe masculin ont une espérance de vie de 11,5 ans plus courte que les autres hommes.

D’importants progrès ont été réalisés au cours des dernières décennies en matière d’hygiène et d’accès aux soins médicaux, portant en partie leurs fruits.

L’objectif de réduire de moitié d’ici 2018 le taux de mortalité infantile chez les enfants indigènes de moins de cinq ans est sur les rails, a déclaré Mme Julia Gillard à l’occasion de la présentation du rapport annuel sur les conditions de vie des aborigènes.

Le défi est immense, mais des progrès ont été réalisés, a-t-elle ajouté, en évoquant le suivi prénatal, l’hygiène et l’état de la santé publique.

Mme Gillard a toutefois relativisé l’incidence des statistiques qui portent sur des séries extrêmement réduites puisque neuf décès d’enfants en moins suffiraient à remplir l’objectif de 2018 fixé par le programme « Réduire l’écart », adopté en 2008.

Les données en matière de santé, d’emploi et d’éducation s’améliorent. Il faut que cela continue ainsi et que ça aille plus vite, a-t-elle déclaré devant le parlement.

L’écart le plus criant concerne les taux de mortalité des adultes de moins de 55 ans. Les aborigènes âgés de 35 à 44 ans ont quatre fois plus de risques de mourir que les autres.

Entre 2005 et 2009, les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les suicides et les accidents de la route étaient les principales causes de décès prématurés chez les aborigènes.

Toutefois dans trois Etats et territoires à forte présence aborigène – l’Australie occidentale, l’Australie méridionale et le Nord – les taux de mortalité de la minorité ont décliné de 36% en 20 ans.

Les Aborigènes, qui étaient au nombre d’un million lors de l’arrivée des colons, ne sont plus que 470.000 aujourd’hui, sur 22 millions d’Australiens.

Beaucoup d’entre eux vivent dans les zones urbaines, mais nombreux sont également ceux qui demeurent dans des régions reculées du pays. L’alcoolisme, le chômage et la violence y font des ravages.

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